Moins d’une semaine après la
publication d’une lettre erronée par le Ministère des finances, dans le but de
pousser la Cour des Comptes à changer sa conclusion favorable sur l’enquête du
Ministère de la planification de 2012 à 2014 , on a appris que le téléphone de
l’ex-Premier Ministre haïtien Laurent Lamothe a été placé sous écoute.
Sur les médias sociaux, on peut
facilement auditionner une conversation entre Monsieur Lamothe et ses
collaborateurs sur la façon dont il a été inscrit en ligne par l’ancien
Ministre Ralph Théano de la Plate-Forme (Peyzan) et des commentaires sur le
souhait de partenaires et amis qui espèrent sa participation dans le cadre
d’élections inclusives. Une bande sonore qui a été diffusée, ce mercredi 27
mai, sur une station de la capitale haïtienne, Radio Zenith FM.
La veille de la date butoir pour
la fermeture des inscriptions de candidats à la Présidence, Monsieur Lamothe
semble avoir été paralysé par l’idée de faire le dépôt de sa candidature sans
les rapports d’audit de la Cour des Comptes. Il parait qu’il y avait une
volonté arrêtée de ne pas permettre à l’ancien Premier Ministre de s’inscrire
sur la liste des candidats à la Présidence. Et quand, poussé par des collaborateurs
qui ne voulaient pas perdre le momentum, il s’est effectivement porté candidat;
on a décidé de falsifier la conclusion du rapport dans le but de torpiller son
projet.
Si le contenu de l’enregistrement
n’a rien de grave capable d’embarrasser l’ancien Chef de la Primature, le fait
de mettre sur écoute un Candidat à la Présidence est une violation grave des
droits et libertés politiques du citoyen. Elle est une entreprise inacceptable
dans un pays démocratique et annonce des moments difficiles durant cette période
électorale hantée par de grandes rivalités politiques, le déchirement de
l’équipe au pouvoir et des manoeuvres de partis membres du gouvernement de
consensus à manipuler les prochaines élections.
Même quand on ne sait pas encore
d’où vient la décision criminelle de mettre sous écoute le Bureau de campagne
de l’ex-Premier Ministre Lamothe, la lettre erronée de membres de l’actuel
gouvernement de consensus Martelly/Paul adressée à la Cour des comptes, ne peut
que pousser les observateurs à indexer le pouvoir exécutif.
Au moment où la MINUSTAH (Mission
des Nations Unies pour la Stabilisation en Haiti) exécute un plan de retrait
des troupes de l’ONU en Haiti, les haïtiens devraient chercher plutôt le
consensus et l’harmonie, au lieu de se livrer à des jeux d’espionnage et de
manipulation allant dans le sens de l’exclusion qui risque de créer des
troubles socio-politiques dans le pays.
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